Morning Chronicle - Ukraine: six morts dans une frappe russe dans l'est, l'UE veut renforcer les sanctions contre Moscou

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Ukraine: six morts dans une frappe russe dans l'est, l'UE veut renforcer les sanctions contre Moscou
Ukraine: six morts dans une frappe russe dans l'est, l'UE veut renforcer les sanctions contre Moscou / Photo: Anatolii Stepanov - AFP

Ukraine: six morts dans une frappe russe dans l'est, l'UE veut renforcer les sanctions contre Moscou

Six personnes ont été tuées lors d'un bombardement lundi sur Toretsk, dans l'est de l'Ukraine, où Moscou semble intensifier ses opérations alors que l'Union européenne veut accroître la pression sur la Russie avec de nouvelles sanctions.

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Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé ses homologues de l'UE à ne pas "reculer et se plier aux exigences" de Vladimir Poutine, affirmant que le président russe voulait "plonger l'ensemble de l'Europe dans la crise".

Sur le terrain, six personnes, selon des responsables locaux, ont été tuées lors de la chute d'un obus sur un immeuble d'habitation à Toretsk, une ville d'environ 30.000 habitants dans la région de Donetsk, l'une des deux provinces du Donbass que Moscou cherche à conquérir en totalité.

- "Enorme explosion" -

"J'avais ma fenêtre ouverte, il y a eu une énorme explosion vers 5h du matin, des pierres, de la poussière", dit-elle en tremblant à l'AFP.

Un militaire qui interdisait l'accès au bâtiment a confirmé le bilan de six morts mais refusé de préciser s'il s'agissait de soldats.

Deux personnes ont en outre péri en 24 heures dans des bombardements russes dans la région de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine proche de la frontière russe, selon le gouverneur de la région Oleg Sinegoubov.

Des bombardements ont également été signalés lundi à Mykolaïv et dans la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, ainsi que sur la ville de Nikopol, dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est).

Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a de son côté affirmé lundi que 250 "mercenaires étrangers" avaient été tués dans une frappe aérienne russe sur le village de Konstantinovka, dans la région de Donetsk, sans autres précisions.

La Russie avait annoncé samedi avoir officiellement mis fin à la "pause opérationnelle" de son armée décrétée il y a huit jours, et les bombardements ont repris avec plus d'intensité dans le Donbass, une région industrielle déjà contrôlée en partie depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

Vladimir Poutine a affirmé au début du mois que l'armée russe n'avait "pas encore commencé les choses sérieuses".

Son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu dans un centre de commandement de l'armée où il s’est entretenu avec des officiers participant à l’offensive en Ukraine.

Il y a "donné pour instruction de fixer comme priorité la destruction, avec des armes de haute précision, de l'artillerie et des missiles de longue portée ennemis", a indiqué lundi le ministère russe de la Défense.

Alors que la Russie poursuit son offensive lancée le 24 février, le président ukrainien Volodymyr Zelenksy a annoncé dimanche avoir "pris la décision de relever de leurs fonctions la procureure générale" Iryna Venediktova et le chef des services de sécurité (SBU), Ivan Bakanov.

Les autorités ukrainiennes enquêtent sur plus de 650 cas de soupçons de trahison de responsables locaux, dont 60 dans les zones occupées par les forces russes et prorusses, a-t-il ajouté.

- Ne pas céder -

A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont réaffirmé lundi leur volonté de soutenir l'Ukraine et d'accroître la pression sur Moscou avec de nouvelles mesures, dont un embargo sur les achats d'or de la Russie, malgré la menace d'une rupture des livraisons de gaz russe.

Le chef de la diplomatie ukrainienne a appelé ses homologues de l'UE à ne pas céder à Vladimir Poutine, car "reculer et se plier à ses exigences ne fonctionnera pas, c'est un piège".

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait critiqué vendredi les sanctions imposées par l'UE à la Russie. Il avait dénoncé "une erreur", affirmant que ces sanctions n'avaient "pas atteint leur but" et asphyxiaient l'économie européenne.

Vladimir Poutine a appelé lundi de son côté à surmonter les graves difficultés posées par les sanctions privant la Russie des hautes technologies occidentales dont elle est très dépendante.

"Ayant conscience des difficultés colossales qui se trouvent face à nous, nous allons chercher intensivement et intelligemment de nouvelles solutions", a-t-il déclaré, relevant que son pays était face à un blocage "presque total" de l'accès aux technologies occidentales.

- "Espoir" pour les céréales -

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a par ailleurs indiqué que la reprise des exportations de céréales depuis l'Ukraine était une "question de vie ou de mort" et qu'il avait "espoir" qu'un accord soit trouvé cette semaine pour débloquer le port d'Odessa.

"La vie de (...) dizaines de milliers de personnes dépend de cet accord" en train d'être négocié entre la Russie, l'Ukraine, la Turquie et les Nations Unies, qui vise à faire sortir par la mer Noire quelque 20 millions de tonnes de céréales bloquées dans des silos ukrainiens à cause de l'offensive russe, a-t-il expliqué.

Les mesures successives adoptées jusqu'à présent ont isolé et durement frappé économiquement la Russie, sans la faire reculer.

La guerre en Ukraine entrera le 24 juillet dans son sixième mois et il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit jusqu'à présent.

En Russie, la journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après son irruption en direct à la télévision avec une pancarte critiquant l'offensive de Moscou en Ukraine, a annoncé lundi avoir été relâchée quelques heures après son interpellation.

Celle-ci intervient quelques jours après que Mme Ovsiannikova a manifesté seule près du Kremlin en brandissant une pancarte critiquant l'intervention militaire en Ukraine et le président Poutine.

A.Davidson--MC-UK